Au nom de la dignité humaine , nous sommes en droit de nous demander pourquoi il y a des juifs et des non-juifs?
« Je me souviens également d’un reportage au cours duquel on assistait à l’interpellation d’une jeune fille agressive par la police, qui avait immédiatement exercé ce chantage à l’antisémitisme de manière hystérique auprès des policiers »
Article
Il existe dans beaucoup de pays un mal qui ronge les franges les plus influençables de la population. Ce mal existe de tout temps et n’a malheureusement pas pris fin après l’épisode tragique qu’a été la Shoah. Ce mal s’appelle l’antisémitisme. Poison qui ronge lentement les êtres et les esprits, il peut s’exprimer de la plus violente des manières. La France connaît une explosion de l’antisémitisme depuis plusieurs années. Simple mais grave relent d’un passé parfois trouble ou véritable lame de fond ? La France est-elle antisémite ?
« Je me souviens également d’un reportage au cours duquel on assistait à l’interpellation d’une jeune fille agressive par la police, qui avait immédiatement exercé ce chantage à l’antisémitisme de manière hystérique auprès des policiers »
Le plus cocasse est que pour qui se donne la peine de réfléchir, il serait facile de démontrer rationnellement, par définition même du concept, qu’un non-juif - un goy - ne peut et ne pourra JAMAIS, être antisémite.
J’en
veux pour preuve que pour admettre la notion même d’antisémitisme,
encore faut-il reconnaitre au préalable la dimension duale de l’identité
juive : à la fois religieuse à travers la profession de foi, et à la
fois raciale (ou tribale) à travers le principe de matrilinéarité (est
juif celui dont la mère est elle-même juive). Ce qui fait dire à
certains (Finkielkraut par exemple) que l’on peut tout à fait se
considérer comme un athée juif. Ce qui fait immédiatement sourir si
appliqué à quiconque d’autre que juif.
Or,
fort logiquement, quiconque ne croit pas à cette dualité puisque
n’ayant vocation à se soumettre à l’orthodoxie religieuse juive (c’est
le grand rabbinat se basant sur les textes fondateurs de la religion
juive qui fixa jadis arbitrairement cette représentation idéologique) ne
peut décemment reconnaitre à autrui, dans la temporalité, QUE sa
profession de foi, au même titre que pour un catholique, un musulman,
voire un athée de conviction.
Dès
lors qu’un non-juif, et à plus forte raison un non-croyant, ne peut
reconnaitre cette dualité et est tout à fait autorisé par conséquent à
évacuer philosophiquement et moralement ce second concept
(matrilinéarité) qui caractérise l’identité juive selon les
la tradition et orthodoxie juives - inintelligible
pour lui et rigoureusement non-opératoire - alors on
doit nécessairement en conclure qu’un non-juif, et à plus fort raison un
non-croyant, ne peut être définitivement taxé d’antisémitisme puisque
l’antisémitisme est ce qui fait référence explicitement, et par
compréhension même, à cette seconde dimension de l’identité juive (telle
que la défini encore une fois le grand rabbinat) incarnée par la
transmission de la judéité par le sang de la mère.
Par
un renversement de perspective tout à fait novateur et pertinent, ne
s’expose en réalité à être taxé d’antisémitisme que ceux qui admettent
de manière sous-jacente et par présupposé, cette dualité fondamentale.
Quiconque la refuse s’en affranchit, de façon tout à fait rationnelle et
démontrée comme telle. A la limite, et qui ne contrevient en rien à la
présente démonstration bien au contraire, pourraient-ils être taxé de
judéophobe. Ce qui est logique puisque correspondant au premier - et
seul admis vrai pour un non-juif conséquent - critère de l’identité
juive, à savoir la profession de foi précitée.
Mais
la sémantique est ici très importante, puisque dans notre société
post-Auschwitz le racisme anti-Juif, ci encore nommé antisémitisme, est
sans doute la tare la plus moralement et judiciairement condamnable,
alors que la réserve et/ou critique à l’égard des juifs (notez la
minuscule, telle que définie par la langue française), en tant que
communauté de croyants, ne peuvent quant à elles qu’être assimilées à de
la judéophobie, qui comme l’islamophobie ou la cathophobie sont elles
garantie par la Constitution, puisque permise de s’exprimer dans le
cadre de la liberté de conscience et d’expression offerte par notre
corpus législatif. La nuance est donc de taille.
Dominez
les mots et vous dominerez les idées et partant de là les hommes. Voilà
la réalité des rapports de force idéologique actuels.
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Il existe dans beaucoup de pays un mal qui ronge les franges les plus influençables de la population. Ce mal existe de tout temps et n’a malheureusement pas pris fin après l’épisode tragique qu’a été la Shoah. Ce mal s’appelle l’antisémitisme. Poison qui ronge lentement les êtres et les esprits, il peut s’exprimer de la plus violente des manières. La France connaît une explosion de l’antisémitisme depuis plusieurs années. Simple mais grave relent d’un passé parfois trouble ou véritable lame de fond ? La France est-elle antisémite ?
Lorsque l’on sait que 55% des violences racistes en France sont dirigées contre les Juifs, on peu s’interroger sur le caractère antisémite de certains. Pourquoi une telle haine à l’encontre d’une population qui ne représente qu’une petite partie de l’ensemble de la population française ?
Que comprendre de la société française quand dans certains établissements il n’est plus possible d’étudier la Shoah sereinement en classe ? Les actes antisémites ont tendance à se banaliser et malgré les discours qui les condamnent, peu est fait pour mettre fin à une violence verbale qui peut se transformer en violence physique. Les Juifs de France vivent avec un sentiment étrange. Une vie où l’insécurité est latente et toujours plus perceptible.
Cet étrange sentiment expliquera en partie le vote prochain pour désigner le nouveau Président du Crif (Conseil Représentatif des Institutions Juives de France). Avec le départ de Richard Prasquier, plusieurs hommes de qualité ont mis leur sort entre les mains des électeurs et le résultat du vote consacrera la ligne suivie par les nouvelles autorités juives de France.
Parmi les candidats en lice, on comte notamment Roger Cukierman déjà à la tête de l’Institution entre 2001 et 2007. Fidèle défenseur de la mémoire de la Shoah, ce dernier n’est peut-être plus l’homme d’une situation qui évolue très rapidement.
François Guguenheim, actuel délégué régional du Crif Centre Ouest, estime pour sa part que l’antisémitisme change de visage et que la réponse du Crif doit être à la mesure de ce nouvel enjeu. Un discours déjà bien compris et appliqué par Arié Bensemhoun autre candidat à la présidence du Crif, qui a été en première ligne à la suite de la tuerie de Toulouse. Une tragédie qui oblige le Crif à se réinventer pour lutter efficacement contre l’antisémitisme.
Pourtant, seul, le Crif, et ce malgré la meilleure volonté du monde, ne pourra rien changer seul. Les pouvoirs publics doivent être pleinement mobilisés pour faire entendre raison à ceux qui sont sur le point de céder aux sirènes de la haine. Se protéger de tous les fous dangereux est malheureusement impossible mais tous doivent savoir que la réponse de la France sera ferme et sans clémence aucune envers les antisémites.
Il en va de la crédibilité de notre pays et de l’assurance de vivre en toute tranquillité. Parce que la France n’est pas antisémite, sa réponse face à la montée des violences contre les Juifs doit être implacable.
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