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jeudi 16 janvier 2014

il n'y a pas de race supérieure , sauf pour les sionistes !



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 Les antisémites ne sont pas ceux que l’on croit !

L’agitation autour de l’humoriste Dieudonné dépasse largement le simple cadre de la question de l’antisémitisme en France. Elle questionne les valeurs auxquelles les Français sont attachés et qui se trouvent dans leur devise nationale.
Quelques définitions s’imposent, elles peuvent clarifier un débat qui – sans que cela ne paraisse étonner personne – oppose bloc à bloc deux camps qui entendent défendre la démocratie : les uns défendant la liberté d’expression et les autres partant en croisade contre le racisme.

Qu’est ce que la liberté d’expression ?
C’est un droit fondamental, c’est-à-dire que chaque individu le reçoit à sa naissance et qu’aucune autorité ne peut le lui retirer. La Justice peut en préciser les limites mais le supprimer serait porter atteinte à sa dignité d'être humain.

Qu’est ce que le racisme ?
C’est la pensée qui consiste à essentialiser une communauté réelle ou imaginaire et à lui prêter des caractèristiques péjoratives. Il y a deux formes de racisme : l’un immédiatement repérable et qui se base sur l’étymologie même du terme, consistant à affirmer que des différences naturelles – inscrites dans le corps – opposent les hommes. L’autre racisme est plus subtil puisqu’à la notion de nature il préfère celle de culture : à l’encontre de tout ce qu’a pu nous enseigner l’ethnologie, ces racistes affirment que les cultures peuvent être hiérarchisées sur une échelle de valeurs ou de temps. Le plus petit dénominateur commun entre ces deux formes de racisme est l’essentialisme.

Qu’est-ce que l’essentialisme ?
C’est la négation du libre arbitre, qui consiste à enfermer des hommes dans des sous-groupes humains et à leur nier la capacité de s’en affranchir.

Qu’est-ce que l’antisémitisme ?
L’antisémitisme est un ovni. D’après l’intitulé de la loi Gayssot, l’antisémitisme est distinct du racisme et n’est pas non plus de la xénophobie. Inutile de se perdre dans des définitions linguistiques qui nous amèneraient à la conclusion qu’un antisémite est un anti-ethiopien.
Le sens commun veut qu’un antisémite soit une personne qui haît les juifs. L’antisémitisme partage avec les deux racismes « naturels » et «  culturels » le plus petit dénominateur commun qu’est l’essentialisme.
L’antisémitisme est un compagnon de route du racisme mais ses sources sont religieuses. La haine des juifs est extrêmement répandue en Occident avec ce qu’il est convenu d’appeler l’antijudaïsme : les Chrétiens ont pendant des siècles dénoncé les juifs comme ceux qui avaient tué leur prophète. Les juifs étaient enfermés dans des ghettos, lorsque ce ne sont pas les juifs eux-mêmes qui s’y réfugiaient pour y trouver une protection contre les pogroms. On leur interdisait certaines corporations de métiers et on leur confiait d’autres professions impures (telles que la profession de banquier, le prêt à usure étant un pêché capital au Moyen Age, les banques étaient toutes présumées juives … et régulièrement dépouillées par les puissants), etc.
La détestation des juifs n’a pas décru avec la déchristianisation, on n’efface pas d’un coup de plume une haine apprise de si longue date. L’accusation de déicide ne faisant plus tellement recette, cette communauté soudée par l’adversité a été accusée d’être apatride, tout particulièrement au XIXe siècle lorsque les nations européennes remplacèrent les royautés de droit divin.
Mauvais patriotes, ils furent disqualifiés dans la même période par la science. La hiérarchie des races, qui n’est pas une question neuve, a besoin de la médecine pour valider ce que les théories religieuses avaient de plus en plus de mal à certifier. En pleine conquête coloniale, la France en particulier avait besoin d’arguments solides pour partir civiliser le monde : on en profita pour prouver l’infériorité de la « race juive », à peine supérieure à la « race nègre » elle-même un peu plus élevée que la femme (voir Vacher de La Pouge pour ces élucubrations).
L’Affaire Dreyfus voit s’additionner sur la même personne des griefs millénaires, des théories pseudo-scientifiques et des accusations de trahison à la nation. Que le valeureux capitaine soit un brillant officier, fraîchement moulu de l’école militaire de la République ne pourra rien changer au déchaînement de haine qui divisa la France en deux.
La fin de l’affaire Dreyfus et son acquittement ne clôt évidemment pas les débats : la défaite de 1940 fit la joie de Maurras et le déshonneur de l’Etat de Vichy. L’Etat français légiféra contre les « apatrides déicides de la race inférieure » et finit par en déporter plus de 80000 vers l’Allemagne et l’Europe centrale.
L’antisémitisme est donc un racisme particulier : fondement religieux vieux de deux millénaires, stigmatisation inscrite dans le corps (race inférieure) et dans l’esprit (apatride).

Qu’est-ce que l’antisémitisme aujourd’hui ?
Tout ce qui précède relève du lieu commun. J’aborde ici le point le plus hétérodoxe.
Aujourd’hui que reste-t-il de l’antisémitisme ? Le racisme naturel n’a heureusement plus cours dans nos sociétés, ou il est réservé à une frange extrêmement confidentielle. Les personnes qui croient que les juifs ont le nez crochu doivent être les mêmes qui croient que les noirs sont faits pour la danse ou les arabes nés pour glandouiller au soleil tandis que le blanc est fait pour réfléchir à de géniales inventions destinées à améliorer la civilisation.
Reste alors, comme pour toutes les formes modernes de racisme, le « racisme culturel ». Apatride.
On pourrait – et peu s’en privent – taxer d’antisémitisme les dénonciations que l’on trouve de manière récurrente dans les spectacles ou les vidéos de Dieudonné :
  • une finance internationale dominée par des juifs
  • un communautarisme sans frontière (sionnisme)
Ces thèmes sont suspects en raison du fort écho historique. Et la suspicion est entretenue par les provocations de l'humoriste. S’il y a antisémitisme, ce sera au juge de se prononcer : ce n'est pas mon propos.
Je m’interroge sur l’essentialisme. A quel moment est-il question dans les spectacles de Dieudonné d’enfermer tous les juifs dans un même sac ? L’essentialisme est une composante de toutes les formes de racisme : je ne l'ai pas vu.

Questions sans réponse.
  • Qui aujourd’hui prétend parler au nom de tous les juifs ?
  • Qui aujourd’hui parle des juifs comme s’ils étaient un seul et même groupe ?
  • Qui aujourd’hui crée les conditions du revival d’un essentialisme nauséabond ?

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