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samedi 20 décembre 2014

Un homme ruiné et à la rue...



Drossé par les vagues, son voilier s’est échoué sur plage de Bandol début novembre. Six semaines plus tard, l’épave a été enlevée et va être détruite. Le propriétaire est ruiné et à la rue.



La vie d'Edwin Polaszek vient de basculer... à la vitesse d'une vague qui déferle sur la plage un jour de tempête. C'était le 4 novembre dernier. Le Sanluca, un ancien chalutier réaménagé, mouillait au large du casino quand il a été rabattu par la houle vers la plage de la Réserve, où il s'est échoué.



"C'est la chaîne mère qui a lâché, pas mes amarres", raconte Edwin, 64 ans, qui vivait à bord de son bateau depuis sa retraite. En raison de démêlés avec l'expert mandaté par son assurance, le voilier n'a été évacué que cette semaine.



Trop tard, le chalutier, trop endommagé par l'échouement, puis par les rouleaux et les galets, est irréparable et sera détruit. Et pour couronner le tout, il a été totalement pillé...



"L'expert de l'assurance voulait faire travailler ses copains"



"Deux jours après l'échouement, raconte Edwin, l'expert désigné par l'assurance m'assurait qu'il allait faire vite et bien, juste le temps de réunir des devis pour l'enlèvement du bateau. De mon côté, j'avais récupéré la carte de visite d'une société capable d'enlever le bateau, et j'avais un contact avec un chantier à Hyères pour y stocker l'épave le temps de récupérer mes affaires et de démonter tout le matériel. J'ai proposé cette solution à 10 000 € à l'expert, mais il m'a répondu qu'il préférait travailler avec des entreprises qu'il connaît".



Edwin patiente encore huit jours avant que l'expert lui annonce avoir trouvé "une société marseillaise pour enlever et détruire le bateau pour 15 000 €. En plus, je ne pouvais rien récupérer à bord ! J'ai demandé à l'assurance de lui faire chercher une autre solution. L'expert est revenu quelques jours plus tard après avec un autre devis, aussi cher, et je ne pouvais toujours rien récupérer de mon matériel ! Pourtant cette épave m'appartient ! J'ai à nouveau fait appel à l'assureur afin de désengager l'expert qui voulait faire travailler ses copains, de Marseille ou d'ailleurs. L'assurance m'a donné son accord pour que je m'occupe moi-même de l'enlèvement et du stockage du bateau, à savoir ma solution initiale. Et l'assurance va me rembourser les 10 000 € de la prestation que je dois avancer avec... un chèque en bois".



"A 64 ans, je dois rechercher un travail"



En revanche, Edwin ne touchera rien pour l'indemnisation du bateau, "un vieux chalutier d'occasion acheté il y a deux ans avec toutes mes économies. La valeur vénale était estimée à 80.000 €, mais pour m'assurer contre la perte de mon bateau, je devais mettre le bateau à sec tous les deux ans pour un inventaire complet, soit 6.000 € à chaque fois. Je n'en avais pas les moyens. J'ai renoncé".



L'histoire pourrait donc en rester là, et elle serait déjà dramatique pour le plaisancier. Sauf que le bateau est resté six semaines couché sur la plage. Et qu'il a été totalement pillé. Une deuxième catastrophe pour Edwin.



"Toutes mes affaires étaient à bord. Et durant les six semaines d'attente, je ne pouvais pas surveiller mon bateau car je n'avais pas d'endroit pour me loger à Bandol. Je suis donc parti à Hyères où on m'a prêté une caravane. En fait, j'avais toujours dans l'idée de m'en sortir en revendant le matériel du bord". De retour à Bandol, Edwin s'effondre. "Les appareils électroniques de navigation, les voiles, les mâts, l'accastillage, le chauffe-eau, la barre, la pompe hydraulique, mes fringues, mes outils... Tout a disparu... et je ne suis pas assuré contre le vol, car il me fallait fournir toutes les factures du matériel ; or je n'en ai aucune car j'ai acheté ce bateau tout équipé..."



Résultat : "Je suis SDF et je n'ai plus rien. Je viens de revendre un mât qu'il me restait ; j'en ai tiré 300 euros pour me payer quinze jours de location dans une villa vide sur Bandol. Début janvier je serai à la rue. J'ai 64 ans, je dois maintenant chercher un toit et un travail pour survivre". Ancien pilote international de moto-cross, Edwin a aussi travaillé comme chef de chantier, puis il a dirigé une entreprise dans le Nord (un club de loisirs dont l'activité visait à développer la pratique éducative des sports mécaniques pour les enfants).



"Je suis prêt à faire n'importe quoi, je peux être gardien de propriété s'il le faut. Sinon, je cherche un bateau habitable, un mobile-home ou autre... ".



Désespéré, les larmes aux yeux, Edwin regarde la plage où son bateau a définitivement rendu l'âme. Son rêve de passer sa retraite à sillonner les mers du globe a viré au cauchemar.



Edwin Polaszek : 06.14.56.50.59

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